Mais quel est le rapport entre tout cela, me direz-vous, un peu perplexe ? Des vacances de rêve, le coronavirus et la tempête Irma ?
Que voulez-vous, je suis une maison surprenante et je vous raconte les choses à ma manière. De mon point de vue de maison de location de vacances, je vois un lien entre ce que vous vivez en tant qu’êtres humains et ce que moi j’ai vécu entre fin août et le 6 septembre. Ce lien, chers amis, c’est l’incertitude qui nous amène tous à faire confiance à plus grand que nous. Vous voyez, à présent ?
Des vacances de rêve et l’ouragan Irma
Je reviens tout d’abord là où je vous avais laissés dans mon récit, mon beau concepteur suisse-allemand sans nouvelles de moi alors qu’Irma avait déferlé sur mon toit. Oui, j’ai eu peur, et le mot est faible. C’est une terreur qui m’a fait trembler. Oui, j’avoue, j’ai prié “Mon Île, ma belle Île de Tortola, pourquoi m’as-tu abandonnée ? Cela vous rappelle des paroles bibliques ? Que voulez-vous, je suis laïque et j’accueille tout le monde, mais certaines circonstances font qu’on s’en remet à plus grand que Soi, même si on ne sait pas trop ce que c’est.
Les vacances de rêve, je dois dire qu’il n’y en avait plus beaucoup de trace, au moment où l’oeil de l’ouragan a déboulé - pardon, il n’y a pas de mot plus poli, j’ai eu si peur… - au-dessus de ma tête. Je me suis faite toute petite. Espérant qu’Irma m’oublierait malgré son passage tempétueux, c’est le cas de le dire !
J’ai cessé de respirer. J’ai attendu, les vents étaient d’une violence… Toute la végétation autour de moi s’envolait, fouettant mes murs et dévastant aussi l’intérieur, du moins c’était l’impression que j’avais…
Et soudain…
Instant de grâce
Soudain, c’est comme si j’avais vécu un instant de grâce. Personne ne me croira, je le sais bien, car j’étais seule à vivre cela ce jour-là. Mais c’est comme si le destin avait ralenti sa course pour me protéger. J’ignore s’il y a un ange pour les maisons, mais je crois que oui. Depuis ce jour-là, en tout cas, je suis persuadée, foi de My All, que oui !
En effet, comment se fait-il que pas une seule maison de l’île n’ait conservé son toit et que moi oui ? Comment est-ce possible que toutes mes amies les maisons alentour aient été détruites - mais détruites entièrement, pour la plupart - alors que je suis restée debout ? Oui, j’ai été protégée. J’ai eu peur, bien sûr, je l’ai dit. Mais je n’ai pas eu mal.
Seules les vitres de la véranda ont volé en éclat
Alors c’est sûr, ça a fait du bruit, ces vitres qui se sont fracassées. Il y en avait partout, des morceaux de verre. Mais, sauf un tableau qui a été abîmé (mon concepteur l’adorait mais moi je préfère celui qui l’a remplacé, à toute chose malheur est bon !) rien n’a dû être remplacé !
Par contre, tout a dû être nettoyé, bien sûr. Et c’est mon homme d’affaire suisse, seul avec une bonne âme locale, qui a tout remis en état. Des semaines de travail ! Qui n’a pas pu être effectué tout de suite, vous l’imaginez bien ! Il fallait d’abord tout déblayer.
Neuf mois pour tout remettre en état
Oui,il a fallu neuf mois pour tout remettre à neuf. Il faut dire que d’abord, pendant neuf jours, mon constructeur n’a pas eu de nouvelles de moi. Neuf jours qui ont déjà semblé neuf mois ! Il n’y avait plus de connexion sur l’île, chacun pleurait une maison, une vie, une nature arrachée par la tempête Irma…
Le jardin, bien sûr, était comme en friche. Comme s’il n’avait jamais été pensé, aimé, amoureusement planté… Il n’avait plus de forme, plus de joie,plus que de la désolation.
Heureusement, foi de My All, c’est mon nom, je suis une maison de vacances et de rêve, et même de luxe, jugez plutôt mes beaux atours, j’ai été construite par un suisse-allemand précis comme une horloge suisse et aussi très très obstiné ! Il a tout rebâti. Pas la maison, qu’il lui fallait nettoyer, mais le jardin, qu’il fallait réenchanter !
Le salon brille de toute mon âme
Oui, toute la maison brille de toute son âme, mon âme, celle qui vous accueille avec tant de bonheur pour vous accueillir pour cinq jours ou pour deux semaines, à deux ou à seize personnes ! Mes tableaux, si bien pensés, choisis avec tant de goût, vous permettent de vous ressourcer et de vous laisser bercer par le bruit de l’océan en contrebas.
Les chambres et les bungalows sont prêts à vous accueillir, vous voyez ! D’ailleurs, si vous avez loupé l’histoire de ma naissance, je vous invite à vous rendre sur cet article parlant de ma conception, je ne suis pas pudique, un peu mais pas trop…
Alors, le lien entre le coronavirus, les vacances de rêve et la tempête Irma, il est où ?
J’y viens, j’y viens, que voulez-vous, ce monde moderne va trop vite et il doit apprendre à se calmer… Et c’est là le lien.
La nature prend son temps…
Moi, en tant que maison, même si je suis une maison de rêve, je me suis retrouvée seule face aux éléments déchaînés. Vous pouvez d’ailleurs lire le début de mon vécu, seule face à la tempête, en vous rendant sur cet article, clic ! (j’adore faire des rimes).
Je me suis assise face à l’incertitude. Et vous, vous qui me lisez, des humains faits de chair et de sang, hé bien vous êtes confrontés vous aussi à l’incertitude, puisque vos plans, ce n’est plus vous qui en avez la maîtrise, mais un fichu virus invisible mais si réel pour vous beaux humains, hélas. Nous sommes au fond face à la même réalité. Accepter, attendre, et se redresser, ensuite !
Mais il faut laisser passer l’orage. Être solidaires avec le tout qui nous englobe. Quand j’entends qu’en Europe, les gens sont amenés à ne se déplacer que si c’est vraiment nécessaire, vous vous retrouvez, comme moi, face à la vastitude de la nature. Comme en Chine, comme partout. Quelle que soit notre couleur de peau, nous sommes tous les mêmes, au fond. Est-ce le message que la nature nous transmet ?
Vous le savez comme moi. La nature, elle nous veut du bien. Peut-être était-il temps que nous cessions de courir tellement vite ? Si vous voulez être informé - sans courir ! - des articles que j’écris, inscrivez-vous à ma newsletter !
My All
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